dead can dance

Je rentre du concert de Dead can dance et je veux à tout prix mettre mes visions sur papier..

Avec mon frangin, nous arrivons au Grand Rex. J’adore cette salle, la déco kitch, le ciel étoilé.. tout contribue à créer une ambiance propice au voyage.

20h le noir se fait dans la salle..

David Kuckhermann, percussionniste arrive sur scène. Il va assurer la 1ere partie avec un instrument bizarre le « hang ». Le hang a la forme d'une sphère métallique aplatie de 53 cm de diamètre et 24 d'épaisseur. Il a 8 notes. J’en avais déjà entendu en Espagne. C’est un instrument inventé en 2000 par des suisses.

Il va nous jouer plusieurs morceaux avec cette instrument et un au tambourin.

C’est beau, parfaitement adapté pour que le public glisse doucement vers un état de béatitude.

Pause très courte

20h45/50 monté sur scène de DEAD CAN DANCE  

2 percussionnistes, 2 claviers et bien sûr Lisa Gerrard et Brendan Perry

Ils vont assurer 2h30 de spectacle, 2h30 de magie avec, chose exceptionnelle, 3 rappels! eux qui n’en faisaient jamais !

Lisa arrive sur scène altière, longue robe bleu foncée, écharpe posée sur le haut du torse et retombant de chaque côté des épaules, comme une cape. Elle est royale. Brendan a perdu des cheveux, pris du ventre mais son incroyable voix est toujours identique.

setlist

Children of the Sun

Anabasis

Rakim

Kiko

Lamma Bada

Agape

Amnesia

Sanvean

Nierika

Opium

The Host of Seraphim

Ime Prezakias

Now We Are Free

All in Good Time

The Ubiquitous Mr. Lovegrove

Dreams Made Flesh

Song to the Siren (cover)

Return of the She-King

Rising of the Moon

Soit l’intégralité du nouvel opus Anastasis…

Il commence avec  « children of the sun », percu, nappe de musique qui monte doucement, l’ambiance se crée… Le fond de la scène est occupé par un rideau de petites lampes s’éclairant en blanc, rouge, jaune. La voix de Brendan retentie, je pars…. C’est une belle entrée en matière.

Anabasis : la douce voix de Lisa s’élève. Elle me fait penser à une druidesse, une prêtresse des temps jadis. Elle me ramène au 12e siècle. Son chant m’enveloppe, me perce l’âme, me berce….

Rakim : dès les 1eres notes, la salle entière applaudie, le public a reconnu cette chanson phare du groupe.. II en sera de même pour tous les « tubes »…

Dans l’ensemble, il y avait un respect, une concentration, une écoute incroyable ce soir. Les gens se déchainaient entre les morceaux, applaudissant à tout rompre, hurlant leur joie… C’était une vrai communion. 

Rakim m’a emmené loin, je voyais des contrées étrangères, du sable, des dunes, des caravanes, des ondulations crées par le vent….

Kiko  : bienvenu en Orient ! percu, voix douce de l’ensorceleuse Lisa.. Je voyais Shéhérazae, j’étais dans le palais des mille et une nuit… Des danseuses orientales autour de moi, j’admirais les muqarnas des palais… J’étais à l’alhambra, dans la cour des lions… 

Lamma Bada : orient toujours et cette fois j’avais envie de danser, je sentais mes hanches onduler aux rythme du zarb… la voix de Brendan me guidant.. Rythme lancinant, proche de la transe des derviches tourneurs, les visions s’accentuaient… une caravane passe lentement, les chameaux dodelinant en cadence….

Agape  : de plus en plus loin vers l’inde moghole cette fois c’est le Taj Mahal que je vois… je me laisse aller, ferme les yeux, je chavire pour de bon

Amnesia : moins exotique, plus mystique, la voix de Brendan vous prend aux tripes… « memories… » cette chanson ouvre les vannes de la mémoire émotionnelle… je vois toutes les étreintes amicales ou amoureuses, tous celles et ceux que j’ai serré dans mes bras… mes amies mais surtout mes chers disparus, mes anges gardiens là haut….

Sanvean : quand cette chanson commence j’ai déjà les larmes aux yeux… ca ne va pas s’arranger ! Me voici dans une chapelle romane, allongée sur le sol, écoutant la voix de Lisa qui résonne sur les parois et me transperce… Je vis la transverberration de Thérèse. La voix de Lisa comme flèche, mon coeur et mon âme enflammés par elle… je mets du temps à applaudir en fin de morceau…. je n’ai plus de jambe, j’ai le souffle court…

Nierika : Afrique noire cette fois… je vois la jungle, la piste, les girafes et les gazelles. Je suis au milieu des Dongon, j’assiste à la sortie des masques, à la fête, les femmes s’époumonent, les hommes tapent le rythme et mènent le jeu….

Opium : « I felle like I wanna fly.. » oui c’est exactement ça.. je redécolle. Plus spirituelle, plus mystique, la chanson me bouleverse.

The Host of Seraphim :que dire… c’est si beau…. Les mots me manquent tant les émotions se bousculent….. cette chanson me serre le ventre, me donne des frissons, met mon âme à l’envers.

Ime Prezakias : de retour en Orient… De nouveau les percus, de nouveau un son entêtant, de nouveau une envie de bouger, d’onduler.. vision de serpent

Now We Are Free : la Sibylle reprend le micro. Son si pure, si merveilleux. Lande, rochers, arbres, cathédrale tout se mélange dans ma tête….

All in Good Time : je ne frissonne plus, je tremble ! Brendan m’a pris par surprise… Voix encore plus profonde, plus chaude, grave…. 

The Ubiquitous Mr. Lovegrove : Brendan joue au chef d’orchestre. Je repars dans mon tour du monde et du temps.. quelque part au moyen âge entre ici et l’egypte….

Dreams Made Flesh : toucher le ciel encore et encore… A les voir l’un près de l’autre, on dirait le ying et le yang. Si différent, si semblable, si complémentaire… L’harmonie parfaite. Et c’est cette harmonie qu’il nous communique, cette harmonie qui règne dans la salle, qui nous nourrit.

Song to the Siren (cover) ; chantée par Brendan, cette chanson prend une autre dimension…

« Long afloat on shipless oceans

I did all my best to smile

'Til your singing eyes and fingers

Drew me loving to your isle

And you sang

Sail to me

Sail to me

Let me enfold you

Here I am

Here I am

Waiting to hold you

Did I dream you dreamed about me?

Were you hare when I was fox?

Now my foolish boat is leaning

Broken lovelorn on your rocks,

For you sing, 'Touch me not, touch me not, come back tomorrow:

O my heart, O my heart shies from the sorrow'

I am puzzled as the newborn child

I am troubled at the tide:

Should I stand amid the breakers?

Should I lie with Death my bride?

Hear me sing, 'Swim to me, Swim to me, Let me enfold you:

Here I am, Here I am, Waiting to hold you' »

Je ressens, je vis, je respire chaque phrase de cette chanson. Chaque cellules de mon corps comprend ce chant depuis toujours…. J’aime cette chanson à la folie…

Return of the She-King : un château fort, 13e siècle, un festin, des troubadours…. Il y a Arthur, Merlin, Viviane, Lancelot… J’entends les épées, les armures, les éclats de rire, les toasts.. Je vois Tristan et Iseult…. je suis ailleurs et je ne veux pas revenir !

Rising of the Moon : dernière chanson ; Lisa seul avec un clavier. Sa voix s’élève une dernière fois pour nous transporter. Sa voix d’ange nous réchauffe l’âme avant de nous remercier et de nous dire au revoir…

En sortant du concert, les étoiles dans les yeux, les sourires jusqu’aux oreilles des gens tout autour de moi m’invitent à croire que je ne suis pas la seule à avoir voyagé, à avoir rêvé, à avoir vibré….

Comments

[celticaso]

Bonjour Mimline,



je découvre tes écris, c'est profond et inspire aux images. Je suis moi même très touché par leur univers. Depuis quelques temps j'écoute aussi beaucoup un autre artiste : Brice AMO, sa musique est aussi profonde, il est souvent comparé à l'univers de Lisa... je crois même qu'il se connaissent. J'éspère juste pouvoir le découvrir en concert un jour ... encore merci pour ton partage ! Cédric